Archives pour la catégorie Art-thérapie

Collectif Indépendant des art-thérapeutes : CIAT

Je suis allée à Lyon pour la première rencontre, je n’ai pas été déçue. Toutes les décisions ont été ouvertes au débat, chacun a eu son temps de parole, un vrai travail de reconnaissance du métier à l’initiative d’art-thérapeutes indépendants s’amorce… je recommande à tous ceux de la profession de rejoindre ce mouvement.
Voici la deuxième rencontre proposée :
Se rencontrer, partager, se questionner, élaborer… Voici les maîtres mots pour avancer sur notre projet !
C’est dans cette dynamique que le collectif vous invite à la deuxième journée de mobilisation des art-thérapeutes le samedi 21 novembre 2015. Elle sera dédiée à la définition du dispositif du collectif à travers la mise en commun du travail élaboré par chacun de ses membres.
Nous rappelons que le compte rendu de la première rencontre est disponible sur le blog du CIAT. Nous vous invitons à en prendre connaissance et à vous saisir des objectifs en cours si vous souhaitez nous rejoindre pour ce second événement. Vos recherches, documents et autres démarches personnelles seront évidemment les bienvenus.
Nous vous informons que nous recherchons un lieu pour cette réunion et que toute proposition sera considérée. De ce fait, nous vous communiquerons les détails du lieu et des horaires ultérieurement.
Pour une bonne organisation nous vous invitons à vous inscrire dès à présent et jusqu’au 15 novembre sur la page Facebook ou sur Doodle (informations.ciat@gmail.com).
A bientôt
Le CIAT

Blog CIAT

C’est quoi accueillir ?

Aujourd’hui, j’ai lu une phrase attribuée à Lao Tseu : « Quand tu accueilles quelqu’un, pense à tout le chemin qu’il a fait pour venir jusqu’à toi. »
Je me suis alors demandé : « C’est quoi en fait accueillir ? » Le travail de l’art-thérapeute prend tout son sens à partir du moment où il propose un accueil qui prend en compte la subjectivité, donc la spécificité du sujet, et la dimension du sujet de l’inconscient.
Accueillir l’autre comme un sujet, c’est mettre en place un cadre permettant à chacun de faire signe à partir du lieu et du temps d’élaboration psychique qui est le sien.
L’art-thérapeute ne doit pas être dans l’attente (il y travaille). Accueillir se passe ici et maintenant, accueillir quelqu’un comme un sujet, c’est accueillir toute sa créativité, n’est-ce pas toujours une façon nouvelle d’inventer l’instant présent ?

Béatrice Grebot-2015
Béatrice Grebot-2015

Entre dires et silences

Les dires de l’autre me touchent, j’accueille ces mots sensibles qui viennent parfois au détour de la séance. Que veulent me dire ces mots ? Que dois-je en faire ? Dois-je y répondre ? Dois-je me taire ? Pourquoi sont-ils ? Pour qui sont-ils ?
Pour d’autres, ce sont les silences qui me touchent, il n’y a plus de mots, les mots n’expriment plus, à personne. Qu’est ce que je mets à la place de ces silences ? Mes pensées de l’instant qui cherchent à faire sens.

Entre ces dires et ces silences, il y a moi qui cherche et qui veux trouver ma place, qui se sent parfois embarrassée et qui s’accroche au sens de ma présence.

Photo de Christel Mukeba - Confrontations - 2009.
Photo de Christel Mukeba – Confrontations – 2009.

Association France Alzheimer

Exemples de thérapies non médicamenteuses
L’art thérapie : communiquer par la création artistique

L’art thérapie, développée dans plusieurs associations départementales France Alzheimer, va permettre d’exploiter les possibilités créatives de la personne malade et l’aider à communiquer, à exprimer ses émotions, son ressenti. Bien entendu, aucun « talent artistique » ni habiletés particulières ne sont requis pour pouvoir bénéficier pleinement de l’art thérapie. Le processus créatif comme l’œuvre produite sont considérés davantage pour leur portée thérapeutique que pour leur valeur esthétique. Les créations vont concourir à atténuer l’anxiété de la personne malade et à la valoriser à ses propres yeux et aux yeux des autres. Dans la pratique d’une activité artistique (peinture, sculpture, poterie, modelage, dessin, etc.), les participants observent, écoutent, réfléchissent, éprouvent l’envie de faire, expriment un style, communiquent des idées, des goûts, etc. En dessinant, en peignant ou en discutant avec le ou la thérapeute, la personne malade s’engage dans un processus thérapeutique. A noter que si elle renforce la créativité, l’art thérapie, à partir du moment où elle est le fruit d’un engagement volontaire de la personne malade, constitue une expérience particulièrement absorbante et agréable.

Lire l’article en entier :
Les approches thérapeutiques non médicamenteuses.

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De la pertinence de la gratuité ?

Je me suis interrogée face à de nombreux art-thérapeutes qui proposent les séances d’entretiens préliminaires gratuites. En début d’exercice, pensant mon cadre, je me suis posée la question : Pourquoi ? Pour quelle raison ? Un inconnu rencontre un autre qui lui ferait un cadeau. D’ailleurs l’autre n’est pas tout à fait un autre quelconque. Quel sens donner à ce geste ? Je pense que les séances préliminaires gratuites peuvent être considérées comme une forme de séduction, comme un vouloir dire à celui qui vient vers nous « je veux te plaire». Cet acte gratuit touche à la confiance. Comment parler de soi et du pourquoi on vient en art-thérapie devant quelqu’un qui cherche à nous plaire ? Le paiement remet chacun à sa place, l’intime, la confidence, doivent pouvoir aller vers un acte de confiance. Si l’art-thérapeute a quelque chose à offrir, c’est un climat de confiance, il en est de sa responsabilité.

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Art-thérapie, le sujet et le deuil, une rencontre entre parenthèses.

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Ophelia par Sir John Everett Millais.

C’est le titre de mon mémoire de recherche.
J’ai travaillé sur l’espace d’art-thérapie pensé comme la métaphore du processus du deuil.

Pourquoi est ce que je peux penser l’espace d’art-thérapie comme la métaphore du processus du deuil ?
En situation de stage, j’ai pu constater que les résidents étaient concernés par le deuil, la vieillesse comprend de nombreux deuils à faire, les résidents pouvaient avoir à faire le deuil de leur vie de famille, de leur rôle dans le social ou même de leur mémoire…
De structure, le sujet humain est concerné par le deuil. Il est concerné par le deuil, parce que pour exister, il a dû accepter de renoncer à la complétude. Chacun vit cette expérience singulièrement et elle peut conduire à une certaine douleur d’exister.
Racamier, dans son ouvrage, le génie des origines, m’invite à penser le deuil comme accepter de perdre pour aller vers la découverte. Ainsi, le deuil originaire, inscrit un manque au cœur du sujet humain, ce manque s’éveillera dans chacune de ses relations.

Comment penser l’espace d’art-thérapie comme métaphore du processus du deuil ?
En séance d’art-thérapie éclairée par la psychanalyse, une relation se noue et se dénoue autour d’une invitation à créer un objet éphémère. L’art-thérapeute soutiendra le détachement de l’objet imbriqué dans sa conception, en un temps et un lieu entre parenthèses. L’art-thérapeute, propose un dispositif, le sujet est invité à créer ce qu’il aura imaginé, avec ses mots, ses images et ses représentations de l’instant. Le sujet investit l’objet et accepte de s’en séparer parce que ce mouvement est inclus dans la relation. C’est ainsi qu’il pourra entrapercevoir peu à peu, que l’objet investi en séance masque l’objet de son désir. C’est ainsi que se rejouera en séance l’acceptation de la perte et que cela donnera accès à de nouvelles découvertes. L’existence du sujet se passe ailleurs, dans un après à inventer.

Pour cela, il faut considérer que la fonction de l’art-thérapeute est marquée par le deuil, l’art-thérapeute devra travailler à accepter de renoncer.
Il aura à renoncer à toute valorisation de l’objet.
Il aura à renoncer à toute valorisation de lui-même, il devra séparer sa fonction de sa personne.
Il aura à faire le deuil d’un savoir pour l’autre.
Il devra penser à la fin de la relation art-thérapeutique.

 

Références :

RACAMIER Paul-Claude – Le génie des origines – Bibliothèque scientifique Payot – 1992.
ROYOL Jean-Pierre – Art-thérapie – Au fil de l’éphémère – Dorval Éditions 2013.