L’art-thérapie prend comme point de départ la création d’un sujet autour d’un réel. L’individu est créatif, il ne le sait pas toujours, mais pour composer avec ce que la vie lui propose, il lui a fallu être créatif. L’art-thérapie va permettre à l’individu de bricoler pendant les séances, il va inventer des formes de solutions, les tester afin de les faire siennes, ensuite il pourra peut-être les utiliser en dehors.
Pour que cela puisse se produire, l’art-thérapeute offre un espace qui permet à l’individu de s’exercer dans des associations libres d’éléments mis à sa disposition, selon son désir de l’instant.
La psychanalyse, pour Jacques Lacan, touche à ce qui vient du dehors, aux signifiants. Seul le langage de l’inconscient ouvre à une certaine connaissance de soi. Les manifestations et l’identification de l’inconscient permettent de retrouver du langage et du sens. Les demandes, les souhaits, les obsessions, les répétitions, les hésitations, les besoins, les actes… sont comme autant de langages à observer pour ouvrir l’espace propice à une nouvelle façon de communiquer. Le sujet est articulé par ce langage dont il n’a que peu de maîtrise, il peut se déployer au centre d’un autre regard. Son langage le signifie, parle de lui à son insu. Toutes les expressions du sujet le structurent et sécrètent sa vérité. Ainsi Lacan incite à être attentifs aux signifiants qui donnent un accès au cœur du sujet, au cœur de son désir.
Nasio dira que l’inconscient relie et noue les êtres, dans une relation de transfert bien établi. L’inconscient se révèle dans un acte inattendu, un signifiant qui annonce le sujet de l’inconscient qui peut dire sa vérité. Il est indispensable qu’un autre sujet écoute, et reconnaisse la portée de l’inconscient.
Références :
JP. Royol – Art-thérapie – Au fil de l’éphémère – Dorval Editions 2013.
Nasio JD – Cinq leçons sur la théorie de Jacques Lacan – Petite bibliothèque Payot -1992.
Franck Chaumont – La loi, le sujet et la jouissance – Éditions Michalon – 2004.