Archives pour la catégorie Psychanalyse

Lola Valérie Stein

Ces images d’Olivier Stein, nous font percevoir un autre regard sur le personnage de Lola Valérie Stein… à découvrir.
« Elle ne parla que pour dire qu’il lui était impossible d’exprimer combien c’était ennuyeux et long d’être Lol V. Stein. »

À propos de Marilyn Lol
« Nous mettrons ici le même écart entre « être dupe » et « se faire la dupe » qu’il y a entre l’objet du fantasme d’un homme et accepter de s’en faire l’objet cause du désir. Cet écart est celui de l’accés à une place de semblant. Se faire l’objet du fantasme masculin conduit une femme à cette relation de « ravage » qui caractérise aussi bien la relation mère-fille quand, enfant, elle se fait objet du désir « pervers » de la mère. Tandis qu’accepter de se faire l’objet cause du désir pour un homme, accepter de se prêtre à la perversion masculine, souligne l’accès à une place de semblant. Adopter cette place est une façon pour une femme de se faire la dupe du choix de l’inconscient. »

Extrait de texte de M-F De Munck, Le croyant et la dupe.

Références :

Marguerite Duras – Le Ravissement de Lol V. Stein – Folio – Éditions Galimard 1964.
Le blog d’Olivier Steiner

 

Je est un autre – Joël Clerget

Joël Clerget,  psychanalyste et écrivain propose dans ce texte, de nous parler du je dans l’espace poétique du faire. « Le poète est celui qui fait. Il fait acte. Il est un faiseur. Un faiseur de mot. Un faiseur avec les mots. » Tout ceci est relié à la psychanalyse avec finesse.

«Je ne suis pas qui vous croyez. Je ne sais pas davantage qui je suis – et si je le savais, serais-je vraiment celui-là ? Mon identité et mon existence me portent, l’une et l’autre, hors de moi. Elles m’invitent à la conquête de mon visage et de mon je.» Joël Clerget

Moi, ça me parle.
De plus, ce texte est riche d’extraits de poètes avec de belles illustrations.

Je vous invite à lire ce magnifique texte mis à disposition par les éditions Amourier.

Parlêtre, par lettre

Lacan emploi, pour citer l’individu porteur du sujet de l’inconscient en tant que divisé, dans son langage et dans son corps, le nom de parlêtre. Le sujet est porteur d’un manque à être, il est pris dans un réseau de signifiants. Je dis parlêtre, et j’entends aussi par lettre, ce qui pourrait indiquer que l’homme s’exprime par la lettre. Il relève de l’instance de la lettre c’est à dire de la culture, il s’exprime par l’écrit, par le faire, par le corps.
Lacan énoncera « Je parle sans le savoir. Je parle avec mon corps et ceci sans le savoir. Je dis donc toujours plus que je ne sais. » ce qui renvoie à la notion de symptôme, un savoir inconscient qui se manifeste, les effets du réel qui s’expriment dans la jouissance par un nouage entre le corps et l’inconscient, ce symptôme d’adresse à quelqu’un. Lacan inventera le parlêtre pour dire que la jouissance accompagne le sujet de l’inconscient.
Le parlêtre véhicule lalangue qui constitue un bouillon sonore qui n’existe que comme parlé, donc aussi entendu, lalangue s’exerce dans la jouissance sonore. Le parlêtre ajoute à l’inconscient sujet du désir, la parole n’est pas parole morte, elle véhicule le désir et la jouissance. Le terme de parlêtre convoque un savoir insu qui s’articule dans la parole par le verbe.
Cela permet de faire le lien avec l’art-thérapie, le parlêtre est un être d’expression singulière qui peut se laisser entre-apercevoir dans une relation tranféro-contre-transférentielle. L’espace d’art-thérapie est le lieu où le corps, lalangue, la parole peuvent s’exprimer avec singularité dans un cadre contenant. L’espace d’art-thérapie accueille chaque parlêtre avec son mode singulier porteur de sa jouissance. L’art-thérapeute peut être le dépositaire de ce symptôme véhiculé par le patient, et il est même parfois supposé être à l’origine de la souffrance du patient.

Références :

Colette Soler – Du parlêtre – L’en je lacannien – 2/2008. Cairn.info.
Cartel : Monique Amirault, Serge Cottet, Claude Quénardel, Marie-Hélène Roch, Pascal Pernot (plus-un). Rédacteur : Pascal Pernot – Du sujet de l’inconscient au parlêtre.

Lacan c’est qui ? Un huluberlu ?

Lacan n’est pas mort,
la création est un moyen de parvenir à l’immortalité symbolique, l’existence de Lacan se prolonge dans son oeuvre.
La pensée de Lacan est celle d’un « homme de divan », elle est construite sur son expérience. Il est bien dommage que la petite histoire ne retienne que ses frasques et autres traits peu communs, ces petits riens ( sa singularité) cachent l’essentiel.
Il a traduit l’essence de son travail dans des mathèmes et son langage est aussi très énigmatique, ses effets de style et de sens foisonnent, il est vrai de dire que ses propos sont difficiles d’accès. Pour le comprendre, il faut travailler, le lire et le relire, s’accrocher, ne pas perdre espoir, un jour, on commence à assimiler cette langue étrange.
La pensée lacanienne issue de la pratique de l’analyse et de la confrontation avec l’inconscient est révolutionnaire.
Dans son travail sur le stade du miroir, il aborde la construction de l’image de soi, le narcissisme et la naissance du moi. L’autre fait pour nous fonction de miroir, c’est grâce à lui que nous pouvons nous reconnaître. Ainsi, le sentiment de soi provient du dehors, et pour cette raison, l’individu est prisonnier de l’image de l’autre.
« L’inconscient est structuré comme un langage », le langage à un rôle capital dans la pensée lacanienne, il véhicule les demandes et les désirs. L’inconscient est l’ordre d’un savoir que le sujet véhicule mais qu’il ignore. Lacan dira que l’inconscient est « ce chapitre de mon histoire qui est marqué par un blanc ou occupé par un mensonge : c’est le chapitre censuré. Mais la vérité peut être retrouvée le plus souvent déjà elle est écrite ailleurs ». À savoir dans le symptôme qui « montre la structure d’un langage et se déchiffre comme une inscription, qui, une fois recueillie, peut, sans perte grave, être détruite » ; dans les souvenirs d’enfance ; dans le vocabulaire qui nous est particulier ; dans les traditions qui véhiculent notre histoire… (Lacan – Fonction et champ du langage et de la parole en psychanalyse – texte présenté au congrès de Rome en 1953.)
Lacan représente ses concepts en jonglant avec les lettres. RSI pour les trois instances Réel, Symbolique et Imaginaire. Le Réel est défini comme l’impossible, il concerne les pulsions qui ne cessent d’insister pour se manifester. Le Symbolique, c’est la loi, le langage ce qui lie les êtres, ce qui fait qu’un nouveau-né s’inscrit d’emblée au sein d’une lignée. L’Imaginaire renvoie au moi, aux images de soi et de l’autre, l’image de l’autre nous sert de reflet où le moi se perçoit authentifié par la parole de l’autre. L’Imaginaire exclue le manque, il est sollicité dès qu’il s’agit d’éviter la confrontation au manque. RSI sont noués dans le psychisme et pour nous donner une évocation limpide, Lacan utilise le noeud borroméen.
A pour le grand Autre, défini comme le lieu de la parole, la matrice de tout désir. Quand le grand Autre prend corps, pour l’enfant, c’est la mère, c’est d’elle qu’il entend les premiers mots, c’est grâce à elle qu’il accède au statut de sujet désirant. L’Autre est celui dont je ne sais pas s’il me trompe ou s’il dit la vérité, je tente de répondre à ce que je suppose être sa demande, son désir est une énigme. L’Autre ne peut pas tout savoir, tout dire, tout avoir, alors Lacan mets une barre sur le Ⱥ. L’Autre est barré s’il est affecté d’un inconscient, le désir de l’Autre que j’interroge est à lui même inconscient.
Le sujet S peut aussi être barré $ : il y a du manque à être, l’individu vit dans l’incomplétude.
L’objet a figure l’objet perdu, la cause de tout désir, il est le manque fait objet, il ne peut pas avoir d’image spéculaire. L’objet a est cette chose insaisissable qui pousse en avant le sujet dans sa quête.

Jacques Lacan
Jacques Lacan