Le secrétariat de l’école où j’ai fait mes études d’art-thérapie m’a téléphoné pour savoir où j’en étais dans mon parcours. Ils disent que c’est pour faire avancer le métier d’art-thérapeute, le faire reconnaître. C’est vrai, mais pas seulement ! Ces statistiques leur permettront aussi de renouveler leur contrat de validation de certificat RNCP. Je leur ai parlé d’une place difficile à trouver, en tant qu’art-thérapeute. Je parle souvent avec d’autres art-thérapeutes formés de diverses écoles et tous disent cette difficulté d’exercer notre métier, de dire notre place, de la faire connaître. Cela me rappelle la fameuse parole sainte de mon école : c’est l’offre qui crée la demande, si vous savez bien dire votre métier, un professionnel vous fera confiance. Cela sous-entend que si je ne trouve pas une place dans ma profession, c’est de ma faute ! Certainement pour partie. Mais pour partie seulement, les art-thérapeutes diplômés ne trouvent pas tous du travail aussi aisément que dans notre imaginaire d’étudiants ! Je pense que les écoles forment beaucoup d’art-thérapeutes, et que les art-thérapeutes n’ont pas encore une place déterminée dans le champ du soin. Nous avons aussi ce travail à faire, faire notre place, difficile tâche dans les méandres des institutions soignantes, nous sommes soumis au désir de celui qui décidera de promouvoir une politique du soin laissant aux souffrants une place de sujet. En attendant, le plus souvent, les art-thérapeutes se retrouvent seuls et démunis sur le marché du travail. C’est pourquoi, je souligne une petite victoire, Cynthia Fleury crée une chaire de philosophie au cœur de l’hôtel-dieu, afin d’aller vers la place du sujet à l’hôpital, pour réinventer la relation au soin, à la maladie, à la vie.
Dans le courant de cette année, nous allons nous réunir pour travailler à une véritable reconnaissance du métier d’art-thérapeute. Le but de la manœuvre est d’évincer les gourous de l’art-thérapie qui tiennent actuellement le haut du pavé en France. Le combat sera âpre mais salutaire !
Merci Jean-Louis de me tenir informée de ces démarches, le collectif indépendant n’a pas tenu le coup !
La confusion persiste encore entre art-thérapie et animation .Proposer une séance d’art-thérapie individuelle concoctée sur mesure , à l’écoute des capacités , des centres d’intérêts de la personne considérée comme un être unique et pour stimuler sa capacité désirante et qu’il ait une position de sujet . Pas une séance pour occuper le temps et faire faire de jolis petits bricolages en vue d’exposition comme on le voit souvent .
Les structures s’engagent peu vis à vis de l’art-thérapie et proposent peu de salariat . Auto entrepreneur , l’art-thérapeute se trouve alors payé par les familles . Il est donc difficile de prendre notre place au sein des équipes afin de faire valoir les atouts de notre métier au service du résident .L’art-thérapeute peut être congédié à tout moment pour motif économique .Cette précarité est insécurisante .