Le secrétariat de l’école où j’ai fait mes études d’art-thérapie m’a téléphoné pour savoir où j’en étais dans mon parcours. Ils disent que c’est pour faire avancer le métier d’art-thérapeute, le faire reconnaître. C’est vrai, mais pas seulement ! Ces statistiques leur permettront aussi de renouveler leur contrat de validation de certificat RNCP. Je leur ai parlé d’une place difficile à trouver, en tant qu’art-thérapeute. Je parle souvent avec d’autres art-thérapeutes formés de diverses écoles et tous disent cette difficulté d’exercer notre métier, de dire notre place, de la faire connaître. Cela me rappelle la fameuse parole sainte de mon école : c’est l’offre qui crée la demande, si vous savez bien dire votre métier, un professionnel vous fera confiance. Cela sous-entend que si je ne trouve pas une place dans ma profession, c’est de ma faute ! Certainement pour partie. Mais pour partie seulement, les art-thérapeutes diplômés ne trouvent pas tous du travail aussi aisément que dans notre imaginaire d’étudiants ! Je pense que les écoles forment beaucoup d’art-thérapeutes, et que les art-thérapeutes n’ont pas encore une place déterminée dans le champ du soin. Nous avons aussi ce travail à faire, faire notre place, difficile tâche dans les méandres des institutions soignantes, nous sommes soumis au désir de celui qui décidera de promouvoir une politique du soin laissant aux souffrants une place de sujet. En attendant, le plus souvent, les art-thérapeutes se retrouvent seuls et démunis sur le marché du travail. C’est pourquoi, je souligne une petite victoire, Cynthia Fleury crée une chaire de philosophie au cœur de l’hôtel-dieu, afin d’aller vers la place du sujet à l’hôpital, pour réinventer la relation au soin, à la maladie, à la vie.