L’écoute de l’art-thérapeute se situe dans un renoncement. Il a renoncé à se valoriser personnellement, il ne recherche pas la reconnaissance de l’autre et se coupe de toute manipulation possible de sa part. Il veillera à l’économie narcissique de son moi. Il doit être une oreille particulièrement attentive qui encourage la formation de l’expression de signifiants. Par son écoute, il propose à l’autre d’élargir sa réflexion, il l’accompagne ainsi dans sa recherche.
Le narcissisme de l’art-thérapeute s’il n’est pas mis en veille, peut déranger le cours du processus art-thérapeutique. Comme tend à le démontrer Chaumon dans son ouvrage, il ne faudrait pas que l’espace art-thérapeutique fasse la promotion d’un art-thérapeute gouvernant ses pulsions, et étant la vivante incarnation d’un être idéal. Cela démontrerait un moi maître en sa demeure et situerait alors l’art-thérapie dans les thérapies adaptatives.
Lacan nous ouvre la voie, en nous proposant de travailler en supervision afin de sentir (entre autres), notre égo et de nous permettre de nous situer comme un être faillible.
Référence :
Chaumon Franck – Lacan, La loi, le sujet et la jouissance – Michalon le bien commun – 2004. P 47 à 56.